
La notion d'opposabilité aux tiers en assurance
Explorez de manière détaillée les concepts d'opposabilité et d'inopposabilité d'un tiers dans le contexte de l'assurance responsabilité civile.

Par Luko
Si des squatteurs occupent votre bien, plusieurs procédures sont possibles
Face à un logement occupé illégalement, la première question qui se pose est souvent : comment expulser un squatteur rapidement ? En France, si le propriétaire ne peut pas agir par lui-même, la loi anti-squat a évolué avec la loi ASAP (2020) et la loi Kasbarian-Bergé (2023) pour accélérer les expulsions et alourdir les sanctions. Quelles sont les démarches à suivre ? Quels sont vos droits et recours ? Voici tout ce que vous devez savoir.
Le squatteur est un occupant qui ne possède ni droit ni titre sur le bien qu’il occupe. La notion de squat est définie par l’article 226-4 du Code Pénal qui précise que c’est une introduction dans le domicile d’autrui à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte.
En revanche, ne sont pas considérés comme squatteurs :
L’occupation illégale d’un lieu qui n’a pas destination d’habitation n’est pas soumise aux mêmes règles et procédures. Ainsi en est-il par exemple de l’occupation illégale d’un terrain qui appartient au domaine public. Dans ce cas il faut souvent recourir à un tribunal administratif.
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Ces dernières années, la législation française s’est renforcée pour mieux protéger les propriétaires contre l’occupation illégale de leur bien. Deux lois majeures ont marqué cette évolution :
Adoptée par le Conseil constitutionnel le 7 décembre 2020, la loi n°2020-1525 d’Accélération et de Simplification de l’Action Publique, dite loi ASAP (précisée par une circulaire d’application du 22 janvier 2021) a introduit une procédure administrative d'évacuation forcée permettant d'expulser plus rapidement les squatteurs.
Cette notion de domicile élargi modifie l’article 38 de la loi n°2007-290 du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable, dite loi « DALO ».
L’expulsion administrative des squatteurs devient possible dans les résidences secondaires alors que ce n’était pas le cas auparavant. Toutefois, le logement doit abriter des meubles et des équipements qui permettent de l’utiliser en tant qu’habitation.
Toute personne dont le logement est occupé illégalement peut demander une évacuation forcée auprès du préfet. Cette possibilité s'étend désormais à plusieurs catégories de demandeurs : le propriétaire, le locataire ou tout titulaire d’un droit d’occupation.
La démarche peut également être effectuée par un mandataire agissant pour le compte du propriétaire, comme un usufruitier ou les enfants d’une personne âgée ne pouvant engager la procédure elle-même.
Dès qu’il est saisi d’une demande d’évacuation forcée, le préfet doit réagir dans un délai de 48 heures. Il est tenu de mettre en demeure les squatteurs de quitter le logement, en leur accordant un délai qui ne peut être inférieur à 24 heures.
En cas de refus des occupants illégaux de quitter les lieux à l’issue du délai imparti, le préfet ordonne leur expulsion, qui est alors mise en œuvre par les forces de l’ordre.
Pour un motif impérieux d’intérêt général, le préfet peut refuser d’adresser la mise en demeure. La loi ASAP ne précise cependant pas quelles sont ces situations : ce sera donc à la jurisprudence de les établir.
Adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale le 2 décembre 2022, la loi Kasbarian-Bergé promulguée le 27 juillet 2023 a complété la loi ASAP en renforçant les peines encourues par les squatteurs et en facilitant leur expulsion.
Les principaux changements apportés par la loi Kasbarian-Bergé :
Lorsqu’un squat est découvert dans les 48 heures suivant l’entrée des squatteurs, la police peut intervenir immédiatement sans qu’il soit nécessaire d’obtenir une décision judiciaire. Ce recours repose sur le principe de flagrance défini à l’article 53 du Code de procédure pénale qui permet d’agir en cas d’infraction constatée en cours ou très récente.
Pour que les forces de l’ordre puissent intervenir immédiatement et expulser les squatteurs sans procédure administrative ou judiciaire, trois conditions doivent être réunies :
Attention : Si les squatteurs ont changé les serrures ou si 48 heures se sont écoulées, l’expulsion immédiate devient impossible. Dans ce cas, il faudra passer par la procédure préfectorale ou judiciaire.
Si le délai de flagrance est dépassé, la loi ASAP du 7 décembre 2020 permet de demander une expulsion accélérée sans passer par le tribunal. Cette procédure administrative simplifiée peut être engagée auprès du préfet qui dispose de 48 heures pour rendre sa décision.
Le préfet peut refuser d’ordonner l’expulsion dans certains cas, notamment en invoquant un motif impérieux d’intérêt général. Bien que cette notion ne soit pas précisément définie, elle peut inclure :
Si le préfet refuse d’ordonner l’expulsion, la seule solution restante est d’engager une procédure judiciaire.
Lorsque l’expulsion immédiate et la procédure préfectorale ne sont pas applicables, il faut engager une procédure judiciaire pour récupérer le logement. Cette démarche peut être longue et coûteuse, mais elle est incontournable si :
Rappel légal : Conformément à l’article L. 411-1 du Code des procédures civiles d’exécution, l’expulsion d’un squatteur ne peut être réalisée sans une décision judiciaire, sauf dans le cadre de la procédure administrative accélérée prévue par la loi ASAP.
Les délais d’une procédure judiciaire d’expulsion varient généralement de plusieurs semaines à plusieurs mois. La durée dépend de la complexité du dossier, de la réactivité des parties impliquées et des éventuels recours engagés par les squatteurs pour retarder leur départ.
Le coût d’une procédure judiciaire peut également être significatif. Il comprend les frais d’avocat, d’huissier et de justice, et peut aller de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’euros. À cela s’ajoutent d’éventuelles pertes financières liées aux frais de remise en état du logement après l’occupation illégale et aux démarches administratives nécessaires pour faire valoir ses droits.
Après avoir détaillé les procédures, voici un récapitulatif des options selon la situation et le délai écoulé depuis l’occupation illégale du logement.
Situation | Procédure d’expulsion | Délai estimé |
---|---|---|
Squat constaté depuis moins de 48h | Intervention immédiate des forces de l’ordre (flagrance) | De quelques heures à 48h |
Squat constaté après 48h | Demande d’évacuation forcée auprès du préfet (loi ASAP) | 48h à quelques jours |
Squat de longue durée ou refus du préfet | Procédure judiciaire avec saisine du tribunal | Plusieurs semaines à plusieurs mois |
Bon à savoir : Plus l’occupation dure, plus la procédure devient longue et complexe. Agir rapidement dès la découverte du squat augmente les chances d’une expulsion accélérée.
Depuis février 2022, il est possible de faire appel à un commissaire de justice (ou un huissier de justice) pour le constat d’occupation ainsi que pour l’ensemble de la procédure d’expulsion des squatteurs. Cette solution est plus simple que de recourir à une procédure judiciaire et coûte moins cher que de s’offrir les services d’un avocat. Et vous bénéficiez d’un suivi pendant toute la procédure.
Attention, les frais de cet accompagnement sont à votre charge. Le commissaire de justice doit vous fournir un devis avant d’entamer la procédure d'accompagnement. Cette disposition étant assez nouvelle, ces dépenses ne sont pas toujours prises en charge par l’assurance habitation au titre de la protection juridique.
Même si votre bien est squatté, que cela dure et vous met dans une situation délicate, la loi vous interdit d’expulser vous-même les squatteurs. En effet, la loi n°2014-366 du 24 mars 2014, dite loi ALUR, a créé le délit d’expulsion illégale.
Par ailleurs l’article 226-4-2 du Code pénal prévoit que : « Le fait de forcer un tiers à quitter le lieu qu’il habite sans avoir obtenu le concours de l’État, dans les conditions prévues à l’article L. 153-1 du code des procédures civiles d’exécution, à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contraintes, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. »
Vous devez donc attendre que le préfet ou la justice vous donne raison et que l’expulsion soit ordonnée de manière légale.
L’installation de dispositifs de protection physique dissuade les intrusions et rend l’accès au logement plus difficile pour les squatteurs. Une porte blindée équipée d’une serrure 3 points constitue une première barrière efficace. Il est également recommandé de poser des volets sécurisés et des verrous sur les fenêtres, en particulier au rez-de-chaussée ou sur les accès vulnérables.
Un logement équipé d’un système d’alarme, de détecteurs de mouvement et de caméras de surveillance est un facteur dissuasif important. Certains dispositifs permettent d’être alerté en temps réel en cas d’intrusion et d’intervenir rapidement en contactant les forces de l’ordre. L’installation d’un interphone vidéo ou d’un simulateur de présence peut également renforcer la sécurité et donner l’impression que le logement est occupé en permanence.
Un bien laissé vide pendant une longue période est plus susceptible d’être ciblé par des squatteurs. Pour un propriétaire bailleur, la vacance locative accroît ce risque, en plus de représenter une perte financière. Il est donc recommandé de limiter les périodes d’inoccupation, d’effectuer des visites régulières ou encore de mettre le bien en location saisonnière pour éviter qu’il paraisse abandonné.
Même en cas d’absence, il est possible de donner l’illusion d’un logement occupé en adoptant quelques réflexes simples. Ouvrir et fermer les volets régulièrement, relever le courrier et laisser quelques lumières allumées par intermittence sont autant de signaux qui découragent les squatteurs.
Un réseau de voisins attentifs est une aide précieuse pour signaler toute présence suspecte autour du logement. Prévenir ses voisins ou des proches de confiance permet d’assurer une surveillance passive et d’être alerté rapidement en cas de tentative d’occupation illégale.
Face au risque d’occupation illégale, l’assurance habitation joue un rôle essentiel en couvrant les préjudices subis par les propriétaires, qu’il s’agisse de dégradations causées par les squatteurs ou des frais engagés pour récupérer un bien occupé illégalement.
Pour bénéficier d’une couverture efficace en cas de squat, il est important de vérifier que son contrat d’assurance habitation inclut bien les garanties mentionnées. Certains contrats standard ne couvrent pas les dégradations causées par des squatteurs ni les frais juridiques liés à leur expulsion.
Avant de souscrire une assurance, il est recommandé de :
L’assurance habitation Couverture Étendue de Luko pour les maisons protège vos biens des dégradations liées à un squat de votre logement, qu’il s’agisse de votre résidence principale ou secondaire. Cette protection se trouve dans la garantie vol/vandalisme.
Si vous devez aller en justice, la protection juridique Luko est une option que vous pouvez ajouter à votre contrat d’assurance habitation pour résidence principale. Elle couvre les frais de commissaire de justice, constats et honoraires, et les frais juridiques.
Les squatteurs bénéficient de certaines protections légales en raison de la nécessité de respecter les procédures judiciaires et administratives lors des expulsions. En effet, la loi interdit aux propriétaires de procéder eux-mêmes à l'expulsion de squatteurs sans décision judiciaire ou sans le concours de l'État.
Pour expulser un squatteur, le propriétaire doit déposer plainte pour violation de domicile auprès des autorités compétentes. Le préfet peut alors ordonner l'évacuation forcée du logement sans nécessiter de décision judiciaire. Depuis la loi du 27 juillet 2023, les sanctions contre les squatteurs ont été renforcées, incluant jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
En France, l'expulsion d'un squatteur peut être obtenue rapidement grâce à une procédure administrative simplifiée. Après dépôt d'une plainte pour violation de domicile, le préfet dispose de 48 heures pour mettre en demeure les squatteurs de quitter les lieux. Ces derniers ont alors un délai minimal de 24 heures pour libérer le logement.
La loi n° 2023-668 du 27 juillet 2023, également appelée "loi Kasbarian-Bergé", vise à renforcer la lutte contre l'occupation illicite des logements en France. Cette législation alourdit les sanctions pénales à l'encontre des squatteurs, simplifie les procédures d'expulsion et offre une meilleure protection aux propriétaires contre l'occupation illégale de leurs biens.
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