L'assurance de copropriété est-elle obligatoire ?
Pour tout savoir sur vos obligations en matière d'assurance en copropriété
Par Luko
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L'assurance copropriété permet de couvrir la responsabilité civile de la copropriété ainsi que les parties communes d'un immeuble en cas de sinistre. Elle est complétée par l'assurance habitation des propriétaires et des locataires. Que couvrent les différentes assurances ? Que faire en cas de sinistre au sein d'une copropriété ? Découvrez notre guide.
L'assurance copropriété est obligatoire comme le précise l’article 9-1 de la loi du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles. Le syndicat des copropriétaires (c'est-à-dire le regroupement de l'ensemble des copropriétaires de l'immeuble) est tenu de s'assurer à minima contre les risques de responsabilité civile dont il doit répondre.
Un immeuble en copropriété est ainsi couvert par 3 types d’assurance :
La copropriété n'est pas légalement tenue d’assurer l’immeuble contre les dommages causés à lui-même, mais un grand nombre de règlements de copropriété impose cette assurance dommages qui permet de mieux couvrir les copropriétaires en cas de pépin.
La copropriété peut ainsi décider d'étendre la couverture aux dommages causés à l’immeuble en souscrivant une assurance multirisque immeuble (MRI) (c'est le nom technique de l'assurance de copropriété) incluant une garantie dommages aux biens.
Elle est libre également de souscrire des garanties supplémentaires facultatives pour protéger au mieux la copropriété.
L’assurance copropriété est une couverture d’assurance collective. Elle couvre les copropriétaires et les parties communes de l’immeuble en copropriété grâce à :
Sauf contre-indication dans le règlement de copropriété, les copropriétaires peuvent décider de ne souscrire qu’à la responsabilité civile obligatoire, ou bien d’y associer une couverture de l'immeuble lui-même via une garantie dommages aux biens ainsi que des garanties supplémentaires pour être mieux couverts.
La responsabilité civile de la copropriété couvre les personnes victimes de dégâts (copropriétaires ou personnes extérieures) provenant des parties communes de l’immeuble comme une chute de tuile ou de pan de mur, des blessures causées par une porte mal fixée ou un escalier glissant, etc. mais également les sinistres causés par une personne en charge de la tenue de l’immeuble, comme le gardien par exemple.
Les dommages causés à l’immeuble peuvent également être couverts si le syndicat souscrit à cette couverture non obligatoire. En règle générale, ce contrat d’assurance est un contrat dit multirisque immeuble ou MRI, qui prend en charge les sinistres suivants :
Ne sont généralement couvertes que les parties communes de l’immeuble.
Le contrat d’assurance doit également comporter une clause stipulant que l’assureur ne poursuivra pas le copropriétaire responsable d’un sinistre, ni le syndic en cas de sinistre. En effet, les copropriétaires sont tous considérés comme des tiers entre eux, cela garantit le remboursement de leurs biens en cas de dommages.
Incluses au contrat initial ou en option, vous trouverez parfois les garanties facultatives suivantes (liste non exhaustive) :
Pour savoir ce que couvre exactement l’assurance de votre copropriété, n’hésitez pas à bien lire votre contrat d’assurance.
L’article 18 de la loi du 10 juillet 1965 prévoit que l'assurance de copropriété doit être souscrite par l'ensemble des copropriétaires regroupés en syndicat (à ne pas confondre avec le syndic). Le choix de l'assurance relève d'une décision collective votée en assemblée générale sous la supervision du syndic.
En général, le syndic ou les copropriétaires réalisent des devis auprès de plusieurs assureurs puis les soumettent au vote lors de l'assemblée générale. Une sélection des propositions est souvent opérée en amont avec l'aide du conseil syndical afin de ne soumettre que les offres les plus pertinentes.
Dans le cas où la majorité n’est pas atteinte lors du vote de l’assemblée générale, l'article L. 112-1 du Code des assurances indique que l'assurance peut être contractée par le syndic pour le compte du syndicat des copropriétaires.
Tous les copropriétaires d’une copropriété sont réunis en syndicat. Les décisions prises par le syndicat sont votées lors des assemblées générales. Le syndicat doit également élire le syndic, qui gère la copropriété pour le compte des copropriétaires, et le conseil syndical qui contrôle et assiste le syndic.
Dans un immeuble en monopropriété, c'est le propriétaire qui décide de changer ou non d'assurance.
Dans un immeuble en copropriété, n'importe quel copropriétaire peut réaliser des devis auprès de compagnies d'assurance et demander au syndic de mettre le changement d'assurance à l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale. Le syndic devra alors faire voter le changement d'assurance par les copropriétaires lors de la prochaine AG.
Le changement d'assurance devant être voté en assemblée générale, nous vous conseillons donc de vous y prendre plusieurs mois à l'avance afin d'avoir le temps de faire ajouter le changement d'assurance à l'ordre du jour de l'AG par le syndic et de faire réaliser des devis avant l'envoi des convocations.
Les assurances de copropriété sont généralement des contrats d’un an avec tacite reconduction. Cela signifie que le contrat d'assurance ne peut être résilié qu'à la date anniversaire de sa signature, en respectant les délais de préavis prévus au contrat. Sinon il est automatiquement reconduit pour un an par défaut.
Selon la loi 2005-67 du 28 janvier 2005, dite loi Chatel, l’assureur a pour obligation d’informer le consommateur par écrit, entre trois et un mois avant la fin de la période autorisant le rejet de la reconduction, de la possibilité de résilier son contrat d'assurance.
Les primes d’assurance de copropriété sont généralement réglées par les copropriétaires, qui se partagent équitablement le montant de la prime via les charges de copropriété en fonction de la quote-part de chacun (les fameux tantièmes).
Cependant, il existe des exceptions, notamment lorsqu’un copropriétaire est exposé à un risque plus grand que les autres copropriétaires à cause de son bien (restaurant, commerce, local commercial en rez-de-chaussée, etc.). Dans ces cas-là, le copropriétaire peut être amené à régler une part plus importante de la prime d’assurance copropriété.
L’assurance est obligatoire pour la copropriété mais également pour les copropriétaires avec néanmoins des nuances selon leur situation.
Selon la loi du 10 juillet 1965, chaque copropriétaire est tenu de s'assurer contre les risques de responsabilité civile, qu’il soit occupant ou non-occupant, et chaque syndicat de copropriétaires est également tenu de s'assurer contre les risques de responsabilité civile. En d’autres termes, l'assurance responsabilité civile est obligatoire pour tous les copropriétaires et tous les syndicats de copropriété.
Cette obligation a été promulguée par l’article 58 de la loi ALUR de 2014, qui a introduit l’article 9-1 dans la loi du 10 juillet 1965.
Le propriétaire occupant son logement dans la copropriété a également pour obligation, selon la loi Alur, de souscrire à minima à une assurance responsabilité civile. Cette assurance responsabilité civile permet d’assurer le copropriétaire lorsqu’un sinistre occasionnant des dommages à un tiers (voisins ou personnes extérieures) ou aux parties communes, provient de sa partie privative (logement, garage, cave, etc.).
En pratique, le propriétaire occupant souscrit souvent à une assurance que l’on appelle « multirisque habitation ». Cette assurance habitation permet de couvrir à la fois la responsabilité civile du copropriétaire mais également les dommages infligés à lui-même et à ses biens en cas d'incendie, dégâts des eaux, cambriolage ou vol, etc.
Les propriétaires de biens en location ou vacants doivent également s'assurer. En effet, l'assurance PNO est obligatoire en copropriété depuis l'entrée en vigueur de la loi Alur.
L'assurance PNO permet de couvrir les dommages dont le propriétaire pourra être tenu responsable (défaut d'entretien ou de réparations locatives à la charge du bailleur, etc.) ou survenus lorsque le logement n’est pas loué, ou lorsque la couverture du locataire est insuffisante.
Pour connaître le prix de cette couverture, consultez notre article sur le coût d'une assurance PNO.
La loi Alur protège également les propriétaires bailleurs si le locataire du logement refuse de souscrire à un contrat après une mise en demeure de fournir une assurance locataire. Le propriétaire peut ainsi souscrire une assurance pour le compte de son locataire. Le montant de cette prime souscrite par le propriétaire sera reportée sur le loyer du locataire. Si il le souhaite, le propriétaire peut également majorer de maximum 10% cette prime d’assurance, afin de se dédommager des démarches administratives. Le refus d'assurance est également un motif de rupture du bail et donc d'expulsion du locataire si cette clause figure au contrat de location.
Le locataire est lui aussi tenu de souscrire une assurance couvrant les risques locatifs et incluant une responsabilité civile. Il est généralement conseillé aux locataires de souscrire à une assurance multirisque habitation, afin de pouvoir couvrir également leurs biens en cas de sinistre. Luko propose pour cela une offre assurance locataire et un article vous expliquant que faire en cas de défaut d'assurance d'un locataire.
Attention, si un sinistre survient dans le logement non assuré, le locataire sera tenu d’indemniser lui-même le propriétaire et les tiers ayant subi des dégâts ou des blessures, il est donc fortement déconseillé de ne pas s'y soustraire.
Lorsqu’un sinistre provient des parties communes, c’est au syndic de déclarer le sinistre à l’assurance de copropriété. Luko vous aide à tout savoir sur la gestion des sinistres en copropriété.
Selon l’article 3 de la loi de 1965, les parties communes d’une copropriété sont le sol, les cours, les espaces verts, le gros œuvre, les équipements et locaux communs (local poubelle, garage à vélo, caves communes, etc.).
Pour pouvoir obtenir une indemnisation, le délai de déclaration de sinistre est de 5 jours maximum suivant les faits. Attention, les vols eux doivent être déclarés dans les 2 jours, et les dommages en cas de catastrophe naturelle dans les 10 jours qui suivent l’arrêté ministériel.
Le syndic doit déclarer le sinistre à l’assurance de copropriété par lettre recommandé avec accusé de réception. La lettre doit contenir les éléments suivants :
Si il y a eu vol dans la copropriété, il faut également déposer plainte dans les 48 heures suivant le vol.
Lorsqu’un sinistre provient de parties privatives, c’est au propriétaire du bien d’où provient le sinistre de déclarer le sinistre à son assurance.
Selon l’article 3 de la loi de 1965, les parties privatives d’une copropriété sont les appartements ainsi que les revêtements des sols et des murs, les plafonds, les fenêtres, la porte d’entrée et les équipements intérieurs.
La fuite d’eau est l’un des sinistres les plus courants au sein d’une copropriété. La première chose à faire en cas de dégât des eaux est de chercher l’origine de la fuite. Depuis le 1er juillet 2020, l'assureur de l'immeuble organise la recherche de fuite uniquement dans les parties communes, et l'assureur de l'occupant se charge généralement de la recherche dans les parties privatives de son assuré. Un professionnel peut également être appelé pour rechercher la fuite. Dans le rapport d’intervention, il sera indiqué si la fuite d’eau provient des parties communes de l’immeuble ou d’une partie privative.
Les frais qui incombent à la recherche de la fuite d'eau sont pris en charge par l’assureur de la personne à l’initiative de la recherche. Si le syndic de l'immeuble procède à la recherche de fuite et que la source de la fuite provient d'une partie privative, c'est normalement à l'assureur du syndic de prendre en charge les frais de recherche.
Lire notre article : Le dégât des eaux en copropriété
La convention IRSI (convention d'Indemnisation et de Recours des Sinistres Immeuble) permet aux copropriétaires d’être indemnisé en cas de dommages liés à un incendie ou à un dégât des eaux, si le total hors taxes des dommages ne dépasse pas 5 000€.
Son but ? Simplifier et accélérer les processus d’indemnisation en cas de sinistre.
Pour pouvoir appliquer la convention IRSI, le sinistre doit répondre aux critères suivants :
Lorsqu’un sinistre survient dans une partie privative, c’est l’assureur de l’occupant qui prendra en charge le dossier d’indemnisation, on l’appelle l’assureur gestionnaire. Ensuite, l’indemnisation se fera en fonction du montant des réparations :
La convention CIDE-COP simplifie quant à elle la gestion des sinistres « dégâts des eaux » survenus exclusivement en copropriété, affectant des logements à usage d'habitation, et s'applique lorsque la convention IRSI ne peut pas être mise en jeu et lorsque ces conditions sont réunies :
Vous pouvez demander votre devis en ligne gratuitement ici auprès de notre partenaire. Cela ne prend que quelques minutes.
Il est également possible de passer par un courtier en assurance, afin de trouver l’assurance copropriété au meilleur rapport qualité/prix. Le professionnel sera alors capable de négocier pour vous des étendues de garanties ou des remises sur le tarif annuel de l’assurance copropriété.
Le prix de l’assurance copropriété est généralement calculé en fonction de la valeur du bien, des sinistres passés, de l’emplacement du bien et du risque à couvrir.
Une fois les devis reçus, le syndic est tenu de faire voter le nouveau contrat d'assurance en assemblée générale.
L'assurance n'est pas obligatoire pour les syndics bénévoles mais fortement recommandée pour couvrir les membres en cas d'erreur dommageable aux copropriétaires ou à des tiers lors de l'exercice de leur mandat. Vérifiez donc que la responsabilité civile des syndics bénévoles est une garantie incluse au contrat d'assurance copropriété.
Voir notre article : Assurance et syndic bénévole
Les syndics professionnels doivent disposer de deux assurances distinctes en plus d'être détenteurs d'une carte professionnelle délivrée par la préfecture :
Voir aussi : Assurer une copropriété sans syndic professionnel
La copropriété doit souscrire obligatoirement une assurance couvrant à minima sa responsabilité civile mais généralement couplée à d'autres garanties : c'est la multirisque immeuble ou MRI.
Oui, s'il est en copropriété, et ce depuis la loi Alur de 2014. S'il est en monopropriété c'est-à-dire si l'ensemble de l'immeuble appartient à un même propriétaire, elle n'est pas obligatoire mais fortement recommandée afin de protéger ce dernier en cas de dommages à un tiers causés par l'immeuble.
C'est le syndic de copropriété (professionnel ou bénévole) qui doit souscrire l'assurance après validation en assemblée générale. Il devra choisir un contrat lui-même en cas de désaccord des copropriétaires en AG, afin de ne pas laisser la copropriété sans assurance.
Ce sont les copropriétaires par le biais des charges de copropriété et à hauteur de leurs tantièmes respectifs.
Les assurances immeuble sont souvent reconduites tacitement chaque année. Pour souscrire une nouvelle assurance, il est nécessaire de demander la résiliation du contrat à la date d'anniversaire, en respectant un préavis qui varie selon les contrats. En copropriété, le syndic peut ensuite faire voter la nouvelle assurance lors de l'assemblée générale.
Chaque copropriétaire a le droit de mettre en concurrence l'assurance souscrite par le syndic. Il peut réaliser des devis auprès de différentes compagnies, et mettre à l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale le changement d'assurance. Une fois le changement voté, le syndic se chargera de résilier l'assurance actuelle à la prochaine échéance.
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