Obtenir un prêt immobilier en tant qu’auto entrepreneur

Il est possible d’effectuer un prêt immobilier en étant auto-entrepreneur à condition d’offrir certaines garanties.

Lorsque l’on est auto-entrepreneur, l’accès au prêt immobilier peut être un peu plus compliqué que pour un salarié. Mais il existe des solutions pour que vous puissiez accéder à l’emprunt. Principale condition ? Disposer d’un bilan financier positif sur plusieurs années et des revenus réguliers pour rassurer les banques.

Quelles garanties sont indispensables ?

Si vous travaillez avec un statut d’auto-entrepreneur certaines garanties et conditions sont indispensables pour que vous puissiez obtenir un prêt immobilier.

  • Un bilan financier positif sur au moins 2 ans, mais vous aurez davantage de possibilités si le délai est plus long.
  • Des revenus réguliers ou avec une base régulière minimum : par exemple, au moins 1 200 euros par mois depuis 2 ans. C’est un aspect peu évident dans certaines professions très saisonnières comme intermittent du spectacle. Dans ce cas, calculez une moyenne mensuelle en vous basant sur vos revenus annuels divisés par douze. Pensez à intégrer les primes et suppléments s’il y en a.
  • Un apport personnel important. Depuis quelque temps, les banques exigent que sa part dans le crédit soit plus importante. Ainsi, il faut, a minima, un apport équivalent à 20% du prêt pour mettre toutes les chances de votre côté. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on est freelance.
  • Des garanties emprunteurs via une assurance du prêt immobilier adaptée à votre situation. Sans doute avec davantage de garanties, notamment au niveau de l’emploi, que pour un salarié. Vous la paierez donc sans doute un peu plus cher.

Vous souhaitez recevoir nos conseils et bons plans ?

Inscrivez vous à notre newsletter pour recevoir le meilleur de Luko dans votre boîte mail.

Connaître les freins potentiels et les surmonter

Avant de vous lancer dans vos recherches de prêt et de contacter des courtiers ou des banques, peaufinez vos arguments pour disposer du dossier le plus solide possible.

La stabilité financière

La stabilité financière constitue le critère principal à prendre en compte et le frein majeur si votre situation est instable. Vous devez prouver une stabilité financière sur une longue période, au minimum un bilan positif sur les 2 dernières années, et des bénéfices. Vos comptes doivent également être tenus de manière irréprochable avec un faible recours aux découverts. Pour vous, cela implique aussi d’avoir peu d’impayés ou de retards de paiement qui risquent de placer vos finances dans le rouge.

Vous devez démontrer que votre salaire, globalement fixe, ne présente pas de danger pour votre niveau d’endettement. En clair que vous gagnez assez pour faire face aux échéances de votre prêt. En théorie, et depuis le 1er juillet 2021, le taux maximal d’endettement peut s’élever à 35% : c’est-à-dire que vos mensualités doivent ne représenter que 35% de vos dépenses. Dans les faits, les banques acceptent plutôt des taux autour de 30%.

Plus vos revenus fixes d’auto-entrepreneur sont élevés plus le taux maximal d’endettement auquel vous pourrez prétendre le sera aussi.

Le secteur d’activité

Le secteur d’activité dans lequel vous évoluez en auto-entreprise est important. Si vous oeuvrez dans un secteur porteur cela favorisera votre demande de prêt.

Parmi les secteurs qui ont les faveurs des banques on peut citer les artisans spécialisés : serruriers, plombiers, chauffagistes et plus largement tous les métiers de la construction et du BTP. C’est aussi le cas si vous exercez une profession libérale dans les domaines de la médecine, du droit ou du conseil. Ou un métier dans la sphère du numérique comme développeur web par exemple.

C’est à vous de défendre votre dossier auprès de votre banque ou du courtier pour lui prouver que le secteur et votre business modèle sont porteurs et sûrs. N’hésitez pas à arriver au rendez-vous avec votre business plan, vos résultats financiers sur les dernières années ainsi que des prévisions de chiffre d’affaires et de croissance pour l’avenir.

Comment favoriser l’emprunt ?

Il y a plusieurs moyens de mettre toutes les chances de votre côté pour favoriser l’obtention de votre prêt.

Un co-emprunteur avec un CDI

Emprunter en compagnie d’un co-emprunteur en CDI favorise énormément le prêt. Cela rassure la banque puisqu’elle sait qu’un des deux emprunteurs dispose d’une situation financière stable et qu’elle pourra assumer les mensualités de l’auto-entrepreneur en cas de baisse de revenus ou d’imprévus.

Un apport personnel important

Plus l’apport personnel est important, plus il diminue la somme à emprunter et les risques engagés. Les banques favorisent les emprunteurs qui arrivent avec un apport conséquent. Au moins 20% du montant, mais davantage dans l’idéal, surtout si la somme à emprunter est supérieure à 200 000€.

Le fait de disposer d’un apport démontre également que vous savez gérer vos finances et que vous êtes parvenu à mettre de l’argent de côté. C’est un gage de sérieux qui rassure les banques.

Des garanties emprunteur

Via l’assurance de prêt immobilier, les garanties fournies présentent une sécurité pour la banque. Elle est ainsi sûre que si vous rencontrez des problématiques de remboursement, l’assurance pourra couvrir tout ou partie des échéances. Par exemple en cas de décès, de perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA), d’incapacité temporaire de travail (ITT), d’invalidité permanente totale (IPT) ou partielle (IPP).

Si vous êtes en freelance et empruntez avec une personne au statut plus stable (CDI), l’organisme prêteur vous proposera certainement une quotité adaptée pour votre assurance de prêt. Par exemple 70% pour la personne en CDI et 30% pour vous en auto-entreprise. Ainsi, si c’est vous qui faites défaut, la part assumée par l’assureur sera moindre.

Des solutions comme la caution, le nantissement ou l’hypothèque

La caution, le nantissement ou l’hypothèque peuvent rassurer l’organisme prêteur : une garantie du prêt lui assurera d’être remboursé même si vous ne pouvez plus faire face aux échéances de votre prêt. On peut citer :

  • Dans l’hypothèque, votre bien sera saisi par la banque si vous ne pouvez plus payer. C’est une solution populaire chez les prêteurs, mais qui représente un prix (2% du coût du crédit) et implique l’intervention d’un notaire.
  • Le nantissement vous permet de mettre en garantie un contrat d’assurance vie, un compte épargne ou un fonds de commerce, par exemple. Si vous ne pouvez plus faire face aux mensualités, la banque se rémunère sur le patrimoine nanti.
  • En choisissant la caution, vous faites appel à une société de cautionnement : la plupart des banques disposent de la leur. Vous devez régler des frais de cautionnement à la signature du prêt. Ils sont réduits si vous avez moins de 37 ans. Et une partie de la somme que vous avez versé au départ peut vous être restituée en fin de prêt.

Autres articles :

Avez-vous un bon profil emprunteur ? 5 critères scrutés à la loupe
Obtenir un prêt immobilier en étant intérimaire
Comment le taux d’usure contrôle le taux d’emprunt immobilier
Seniors : quelle assurance de prêt immobilier après 60 ans ?

Cet article a été confectionné avec beaucoup de soin et d’attention par nos experts afin de vous offrir un éclairage sur le monde de l’assurance. Néanmoins, celui-ci n’a pas vocation à se soustraire aux conseils de professionnels juridiques et immobiliers.

Articles liés