Comment calculer le loyer d'un appartement ?

Le guide complet pour calculer le loyer d’un appartement

Vous souhaitez louer un appartement et vous vous demandez comment fixer un loyer qui soit à la fois attractif pour les locataires et conforme à la loi ? Du calcul du loyer de référence dans les zones tendues à l’utilisation de l’IRL pour réviser les montants, ce guide répond à toutes vos interrogations.

Les critères à prendre en compte

Le loyer de référence

Le loyer de référence concerne uniquement les biens situés en zones tendues, où l’encadrement des loyers s’applique conformément à la loi Alur. Ce montant est déterminé par arrêté préfectoral, en fonction :

  • du type de bien (meublé ou non) ;
  • de la date de construction ;
  • du nombre de pièces ;
  • de l’emplacement géographique.

Le montant, exprimé en euros par mètre carré, constitue une base que les propriétaires ne peuvent dépasser. En zone tendue, le loyer maximal est plafonné au loyer de référence majoré, soit le loyer de référence + 20 %, que le bien soit loué meublé ou vide.

Calcul du loyer mensuel dans une zone tendue

Pour déterminer le loyer d'un logement  situé en zone tendue, il convient d'utiliser la formule suivante :

Surface habitable (m²) × Prix au mètre carré du loyer de référence fixé par la commune.

Exemple : Pour un appartement non meublé de 50 m² dans une commune où le loyer de référence est de 15 €/m², le loyer maximal autorisé sera : 50 × 15 = 750 € par mois.

Le bien en lui-même

Pour calculer le loyer d’un appartement, il est essentiel de prendre en compte 8 critères principaux :

  1. La surface habitable : ici, la surface prise en compte est la surface habitable définie par la loi Boutin, et non la surface privative loi Carrez. Attention, les pièces dont la hauteur sous plafond est inférieure à 1,80 m ne sont pas prises en compte dans le calcul du loyer. Il convient de noter qu'après la signature du contrat, le locataire ne peut plus remettre en question le montant du loyer, sauf s'il considère qu'il ne respecte pas les critères de décence ou que la surface indiquée dans le contrat ne correspond pas à la surface réelle.
  2. La localisation : Le montant du loyer dépend de l'emplacement du logement. Un bien situé en centre-ville, à proximité des écoles, des commerces et des transports en commun, peut justifier un loyer plus élevé. À l'inverse, si le logement se trouve dans une zone particulièrement bruyante, le loyer devra être ajusté en conséquence.
  3. L’étage du logement : les appartements situés aux étages supérieurs sont généralement plus prisés, ce qui peut entraîner un loyer plus élevé. Cependant, la présence ou l'absence d'un ascenseur influence également le prix. Si le logement est situé au 6ᵉ étage sans ascenseur, sa location sera plus difficile.
  4. Le standing du logement : l'état de la façade extérieure et de l'intérieur du logement est un critère important dans la détermination du montant du loyer. Les aménagements et équipements présents doivent également être pris en compte. De plus, la présence d'un système de gardiennage ou le charme particulier de l'immeuble peuvent justifier un loyer plus élevé.
  5. L’espace extérieur privatif à disposition : si l'appartement dispose d'un balcon, d'une terrasse ou d'un jardin, cela peut justifier une augmentation du loyer.
  6. Le parking : une place de stationnement peut véritablement faire grimper le loyer d’un logement, surtout en zones urbaines.
  7. Meublé ou vide : un logement meublé se loue à un prix plus élevé qu'un logement non meublé.
  8. Le niveau de performance énergétique : l’étiquette énergie, obtenue grâce au diagnostic DPE, dispense une note entre A et G. Un logement économe en énergie justifie un loyer plus élevé, tandis qu'une forte consommation énergétique peut obliger le propriétaire à revoir le montant à la baisse.

La rentabilité locative attendue

Pour réaliser un bon investissement, le taux de rendement locatif net doit se situer entre 5 et 10 %. À noter que 5 % est déjà un bon taux de rendement. Au-dessus, vous aurez effectué un très bon investissement.

Le rendement locatif moyen français est de 5,9 %, selon la ville et le type de logement.

Attention, pour être rentable, il ne faut donc pas investir dans un logement si le taux de rendement est inférieur à 5 %. Pourquoi ? Tout simplement parce que le loyer ne vous permettra pas de rembourser l’investissement de base. En revanche, pour un taux supérieur à 8 %, le logement s'autofinance et vous réalisez, en plus, un bénéfice.

Nos recommandations :

  • Optez pour un logement offrant un rendement locatif de 6 %, facilement louable, plutôt qu'un bien à 11 % de rendement mais difficile à louer en raison de son emplacement.
  • Ne soyez pas trop gourmand, car un loyer trop élevé augmente le risque de vacance locative, de loyers impayés et de difficultés à trouver un locataire.

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Focus sur l’encadrement des loyers

Si un logement se trouve dans une commune faisant partie de la zone tendue, le loyer est alors encadré et ne peut pas dépasser un certain plafond (le loyer de référence majoré), même en cas de relocation. Cela signifie que le bailleur dont le logement était déjà loué ne peut pas fixer librement son loyer lors de l’arrivée de nouveaux locataires ou dans les 18 mois suivant le départ du précédent locataire.

En d’autres termes, le loyer reste plafonné d’un locataire à l’autre, empêchant toute hausse significative. L’objectif de cette restriction est de limiter l’augmentation des loyers dans les communes où la demande locative excède largement l’offre.

Mais qu’est-ce qu'une zone tendue ? Il s’agit d’une commune où la demande en logement est nettement supérieure à l’offre, entraînant une forte pression sur le marché locatif. Selon le quotidien de référence Maire-Info (arrêté du 5 juillet 2024, publié au Journal officiel le 11 juillet), en 2025, plus de 1 800 communes, réparties dans 28 agglomérations de métropole, sont concernées par ce classement.

Le plafonnement du loyer s’applique aux logements d’habitation loués à titre de résidence principale du locataire, qu’ils soient vides ou meublés. En revanche, les résidences secondaires et les logements de fonction ne sont pas concernés.

La liste des communes classées en zone tendue est définie par le décret n° 2013-392 du 10 mai 2013, mis à jour régulièrement pour refléter les évolutions du marché locatif.

En cas de non-respect de l’encadrement des loyers, le bailleur encourt une amende de 5 000 euros et une mise en demeure par le préfet.

Voici la liste des principales villes et la date de mise en place du plafonnement :

VillesDate de mise en place du plafonnement

Paris

1er juillet 2019

Lille

1er mars 2020

Plaine Commune

1er juin 2021

Lyon et Villeurbanne

1er novembre 2021

Est Ensemble : Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville.

1er décembre 2021

Montpellier

1er juillet 2022

Bordeaux

15 juillet 2022

Comment déterminer le prix d'un loyer en loi Pinel ?

La loi Pinel offre des avantages fiscaux non négligeables aux investisseurs. Pour pouvoir en bénéficier, il faut respecter un plafond de loyer spécifique. Pour connaître celui-ci, vous devez avoir à disposition les éléments suivants :

  • Le coefficient multiplicateur : 0,7 + (19/ surface utile) ;
  • Le plafond de loyer dans la zone où se trouve le logement ;
  • La superficie du logement.

Le calcul du loyer repose sur le barème de la loi Pinel (qui est réévalué chaque année) :

Zone du logementPlafond de loyer loi Pinel*

Zone A

14,03 € /m²

Zone A bis

18,89 € /m²

Zone B1

11,31 € /m²

Zone B2

9,83 € /m²

*Plafonds en vigueur pour 2024/2025.

Pour le calcul du loyer sur la base du dispositif Pinel, il faut utiliser la formule ci-dessous :

Barème x (0,7 + 19/ Surface Utile) X Surface Utile

Prenons un exemple : un logement neuf de 60 m² situé en zone B1, donc avec un plafond au mètre carré de 11,31 euros. Le calcul du loyer est le suivant : 11,31 x (0,7 + 19/60) = 11,50 € /m². Ainsi, le loyer maximum autorisé est de 11,50 x 60 = 690 euros.

Attention, le montant des charges locatives ne fait pas partie du calcul. Celles-ci peuvent être fixées selon des dépenses annuelles.

Comment établir un loyer mensuel pour une première location ?

Déterminer le premier loyer de votre logement est une étape primordiale. Il est d'abord essentiel de vérifier si votre bien se situe dans une zone détendue ou une zone tendue. Dans ce dernier cas, vous devrez impérativement respecter les règles d'encadrement des loyers.

Outre la zone dans laquelle il se trouve, le loyer doit être défini en fonction du marché, autrement dit, selon le principe de l’offre et de la demande. En effet, la rentabilité dépend en grande partie de l’équilibre entre le loyer et le prix du marché de la location.

Il est conseillé d’examiner les annonces de location pour des biens similaires au vôtre afin de vous faire une idée des loyers pratiqués. À noter que fixer un loyer trop élevé par rapport au marché peut entraîner des risques tels que des défauts de paiement, de longues périodes de vacance locative et d'autres désagréments.

Tenez compte des charges locatives pouvant être transférées au locataire (consommation d’eau, gardiennage, ascenseur, entretien des parties communes, taxe d’enlèvement des ordures ménagères et de balayage…).

Estimation du loyer : alliez expertise et données du marché

Pour vous aider à fixer le loyer de votre logement, vous pouvez aussi faire appel à un agent immobilier. Celui-ci effectuera une estimation du bien et vous donnera un montant objectif selon le marché et les caractéristiques du logement.

Enfin, vous pouvez vous référer à l’observatoire des loyers, ou carte des loyers, qui a pour vocation :

  • D’apporter plus de transparence au marché de la location en publiant les montants des loyers moyens ;
  • D’aider les propriétaires à fixer un loyer juste, leur permettant ainsi de louer facilement et rapidement ;
  • D’éclairer les locataires sur le budget à prévoir selon la zone ;
  • D’aider à définir la rentabilité locative envisageable pour les futurs investisseurs locatifs ;
  • De mettre en place une évolution des loyers par ville.

Comment procéder à une augmentation de loyer ?

Indexation du loyer en cours de bail

Il est possible de réviser le montant du loyer chaque année si une clause est prévue à cet effet dans le bail. La révision s’appuie sur l’indice de référence des loyers (IRL), publié trimestriellement par l’INSEE. L’IRL suit l’inflation des prix à la consommation.

Revalorisation du loyer en cas de changement de locataire

Au moment du changement de locataire, et si le loyer n’a pas été indexé depuis un minimum d’un an avec le locataire sortant, le bailleur peut effectuer une augmentation de loyer sur la base de l’indexation annuelle (IRL).

Conditions et limites pour la révision des loyers

La révision du loyer peut être réalisée à la date anniversaire du bail ou à une autre date spécifiée dans le contrat de location.

Attention cependant, il existe des réserves :

  • Le loyer de ne peut pas être augmenté si sa performance énergétique est F ou G ;
  • Le loyer ne peut dépasser le loyer de référence majoré si le bien se situe dans une commune en zone tendue.

Réévaluation du loyer suite à des travaux dans le logement

Le propriétaire a la possibilité de réviser le loyer après avoir entrepris des travaux de rénovation et d’amélioration dans le logement. Toutefois, cette augmentation doit être acceptée au préalable par le locataire. Dans ce cas, il est nécessaire de signer un avenant, sauf si le bail prévoit déjà une clause stipulant une augmentation après travaux. Les travaux réalisés doivent être détaillés, accompagnés des modalités et des délais de leur exécution.

La revalorisation du loyer après travaux n’est autorisée que si le bien dispose d’un diagnostic de performance énergétique (DPE) classé A, B, C, D ou E. En revanche, les travaux visant à mettre le logement aux normes ne peuvent justifier une augmentation du loyer.

Formule de calcul pour la révision des loyers

Le calcul de l'indexation s’effectue en appliquant la formule suivante :

Nouveau loyer = Loyer actuel × (1 + Variation IRL/100)

Exemple : Si le loyer est de 800 € et l’IRL augmente de 2 %, le nouveau loyer sera :

800 × 1,02 = 816 €.

Questions fréquentes

  • Comment calculer le prix au m2 d'une location ?

    Pour déterminer le prix au mètre carré d'un bien donné en location, suivez ces étapes :

    1. Identifiez le loyer mensuel : Il peut inclure ou exclure les charges, selon votre analyse.
    2. Calculez la surface habitable : Conformez-vous à la définition légale en excluant les espaces avec une hauteur sous plafond inférieure à 1,80 m.
    3. Divisez le loyer mensuel par la surface habitable : Cela vous donnera le prix au m2.
  • Comment calculer l’IRL en 2025 ?

    Pour ajuster votre loyer avec l’IRL en 2025, commencez par identifier l’indice trimestriel correspondant sur le site de l’INSEE. Appliquez ensuite la formule : Nouveau loyer = Loyer actuel × (Nouvel IRL / Ancien IRL). Par exemple, un loyer de 700 € révisé avec un IRL de 138,50 au lieu de 135,00 donnera : 717,41 €. Vérifiez au préalable que le contrat de bail contient une clause de révision pour appliquer cette mise à jour.

  • Comment fixer le montant du loyer ?

    Le calcul du montant du loyer repose sur plusieurs critères : la surface habitable, le prix au mètre carré pratiqué dans la zone et les caractéristiques du logement (étage, équipements, performance énergétique, etc.). Par exemple, pour un appartement de 50 m² dans une zone où le loyer moyen est de 20 €/m², le calcul est : 50 m² × 20 €/m² = 1 000 € par mois. Ajoutez à cela des éléments comme un espace extérieur ou un parking pour affiner ce montant.

  • Quelle surface prendre en compte pour le calcul du loyer ?

    Pour le calcul du loyer, la surface habitable est la principale référence. Elle correspond à la surface de plancher construite, après déduction des surfaces occupées par les murs, cloisons, marches, cages d'escaliers, gaines, embrasures de portes et de fenêtres, ainsi que des parties dont la hauteur sous plafond est inférieure à 1,80 mètre.

Cet article a été confectionné avec beaucoup de soin et d’attention par nos experts afin de vous offrir un éclairage sur le monde de l’assurance. Néanmoins, celui-ci n’a pas vocation à se soustraire aux conseils de professionnels juridiques et immobiliers.

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