Le contrat d’assurance encadre la relation entre le souscripteur et l’assureur. Comme tout contrat, il définit un certain nombre d’obligations à respecter à la fois pour l’assureur et le souscripteur (généralement l’assuré). En cas de non-respect, des sanctions sont prévues par le contrat d’assurance.
Ainsi, dès la signature du contrat d’assurance, le souscripteur se doit de respecter un certain nombre d’engagements indiqués par la loi ou figurant dans son contrat. Nous allons nous focaliser ensemble sur les obligations du souscripteur indiquées dans l’article L.113-2 du Code des Assurances.
A noter : Les obligations du souscripteur ne sont pas toutes indiquées dans l’article L.113-2 du Code des Assurances. Par ailleurs, certaines obligations décrites dans l’article ne s’appliquent pas à tous les contrats d’assurance.
Que dit la loi ?
Obligation de régler la prime d'assurance
L’article L.113-2 du Code des Assurances précise que le souscripteur d’une assurance non vie (contrat automobile, habitation etc.) a l’obligation de payer sa prime d’assurance à la date d’échéance prévue sur son contrat.
Par ailleurs, le contrat précise les modalités de règlement de la cotisation d’assurance. Le souscripteur peut adresser sa cotisation directement à son assureur ou bien à son intermédiaire d’assurance, le paiement peut généralement se faire par tous moyens.
Si le souscripteur refuse de payer sa prime d’assurance, l’assureur peut vous adresser une lettre de mise en demeure. A la réception de cette lettre, vous disposez d’un mois pour payer votre cotisation. Durant cette période, l’assureur est tenu d’intervenir en cas de sinistres. Passé ce délai, vos garanties sont suspendues, en d’autres termes, vous n’êtes plus couvert par votre assureur. Généralement 10 jours après la suspension de vos garanties, si vous n’avez toujours pas adressé le paiement de la prime, l’assureur procédera à la résiliation de votre contrat d’assurance.
A noter : Les dispositions indiquées ci-dessus ne concernent pas les contrats d’assurance Vie.
Obligation de répondre honnêtement aux questions posées par l'assureur
Lors de la souscription d’un contrat d’assurance, le souscripteur doit communiquer des informations (caractéristique du bien à couvrir, antécédents, personne à assurer) qui vont permettre à l’assureur d’évaluer votre niveau de risque.
Selon l’article L.113-2 du Code des Assurances, l’assuré est dans l’obligation de répondre aux questions posées par l’assureur lors de la souscription de son contrat d’assurance afin de permettre à l’assureur d’apprécier le niveau de risque à prendre en charge.
En cas de déclaration inexacte lors de la souscription, l’assuré est présumé de bonne foi, c’est à l’assureur d’établir la preuve de la mauvaise foi du souscripteur notamment en prouvant l’intention du souscripteur de tromper son assureur.
Lorsque le souscripteur a procédé à une déclaration inexacte, deux cas sont possibles :
- Si la mauvaise foi de l’assuré est prouvée par l’assureur, en d’autres termes, le souscripteur a effectué une fausse déclaration intentionnelle, la nullité du contrat sera demandée par l’assureur.
- Sinon, l’assuré est considéré de bonne foi, si la déclaration inexacte a lieu avant un sinistre, l’assureur peut maintenir le contrat en augmentant la prime d’assurance qui doit être acceptée par l’assuré ou résilier le contrat. Si la déclaration est découverte après un sinistre, l’assureur procèdera à une réduction proportionnelle de son indemnisation.
Obligation d'informer son assureur en cas de changement de situation en cours de contrat
Toujours selon l’article L.113-2 du Code des Assurances, il est indiqué que le souscripteur doit signaler à son assureur toute aggravation de son risque ou l’apparition d’un risque nouveau.
A noter : l’assuré dispose de 15 jours à compter du moment où il en a connaissance pour signaler à son assureur toute aggravation ou nouveau risque.
Plusieurs types de changement doivent donc être déclarés à votre assureur notamment :
- Un changement de situation familiale (mariage,…) ;
- Un changement de situation professionnelle ;
- Un changement de domicile pour une surface plus grande.
Une fois le changement déclaré, l’assureur a la possibilité de :
- Résilier le contrat d’assurance, la résiliation prendra effet 10 jours après la notification par l’assureur au souscripteur de son refus de couvrir en raison de ce nouveau risque ou ce risque aggravé.
- Augmenter la prime d’assurance, si le souscripteur ne donne pas suite à la proposition de l’assureur ou s’il refuse l’augmentation de la prime d’assurance, l’assureur peut résilier le contrat d’assurance dans un délai de 30 jours après la proposition du nouveau tarif d’assurance.
A noter : Si suite à la notification de l’aggravation du risque de son assuré, l’assureur continue de percevoir les primes ou à payer, après un sinistre, une indemnité, la loi considère que l’assureur ne peut plus prétendre à la résiliation ou à l’augmentation de la prime du contrat d’assurance.
Si l’aggravation ou le nouveau risque est découvert après un sinistre, deux possibilités :
- Si la mauvaise foi de l’assuré est prouvée par l’assureur, en d’autres termes, le souscripteur savait qu’il aurait dû déclarer le nouveau risque à son assureur, le contrat d’assurance sera considéré comme nul.
- Sinon, l’assuré est considéré de bonne foi, c’est-à-dire que vous ne saviez pas qu’il fallait déclarer ce nouveau risque à l’assureur, dans ce cas l’assureur appliquera une réduction proportionnelle par rapport à la prime qu’il aurait dû recevoir s’il connaissait le risque sur votre indemnisation finale.
Obligation de déclaration de sinistre dans les délais
L’assuré souscripteur est tenu d’informer son assureur, dès qu’il en a eu connaissance, de tout évènement pouvant faire intervenir les garanties de son contrat d’assurance et ce dans un délai fixé au contrat. Le délai est généralement de 5 jours ouvrés courant à partir du moment où l’assuré a eu connaissance du sinistre.
A noter : Ce délai de déclaration peut être réduit à 24 heures en cas de cambriolage par exemple.
En cas de déclaration tardive, l’assureur est libre d’enclencher une déchéance de garantie si elle est inscrite au contrat. Cette clause de déchéance peut entrainer une perte à l’assuré du droit à être indemnisé par l’assureur en cas de sinistre.
L’assureur doit néanmoins apporter la preuve que ce retard lui a causé un préjudice, par exemple :
- Si ce retard a empêché l’assureur d’exercer un recours contre le responsable du sinistre ;
- Si ce retard a empêché l’assureur de prendre des mesures qui auraient réduit le coût du sinistre.
A noter : La déchéance ne peut être invoquée à l'encontre de l’assuré lorsque la déclaration tardive est causée par un cas de force majeure, notamment en cas d'évènements imprévisibles comme une inondation.
Pour pouvoir être appliquée, la clause de déchéance doit être indiquée dans les documents contractuels (conditions générales ou conditions particulières) de manière claire et précise afin que l'assuré ait connaissance des sanctions possibles s'il ne respecte ses obligations contractuelles. La clause de déchéance doit également être inscrite en caractèretrès apparents, sinon elle ne pourra être invoquée à l'égard de l’assuré.
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