Indemnisation de l’assurance : est-on obligé de faire les travaux ?

Quelles sont les obligations en matière de travaux après avoir reçu une indemnisation de l’assurance ?

Vous avez subi un sinistre dans votre logement et votre assureur vous a proposé une indemnisation directe ? Vous vous demandez sans doute si vous êtes tenu de dépenser cette indemnité pour effectuer les travaux ou si vous avez le choix de l'utiliser ailleurs ? Nous éclaircissons la situation pour vous.

La liberté d’affectation

Un arrêt de la Cour de cassation de 1984 stipule que « l'assuré ayant droit au versement d'une indemnité n'est pas tenu de l'utiliser pour la remise en état du bien endommagé, ni de fournir des preuves particulières ». C'est une bonne nouvelle : depuis cette jurisprudence, vous avez la liberté d'utiliser votre indemnité comme bon vous semble, sauf disposition contraire dans votre contrat.

Après avoir reçu l'indemnité, vous pouvez :

  • prendre le temps de trouver un artisan plus abordable pour réaliser les travaux et garder la différence ;
  • reporter les travaux pour faire face à des difficultés financières ponctuelles ;
  • choisir de ne pas entreprendre les travaux du tout.

Nous ne vous recommandons pas cette dernière option :

  • si un nouveau sinistre survient et que l'absence de réparation a contribué à l'aggravation des dommages, votre assureur pourrait réduire ou refuser l'indemnisation ;
  • si vous êtes propriétaire, il est dans votre intérêt de procéder aux travaux afin de préserver la valeur de votre logement ;
  • si vous êtes locataire, effectuer ces travaux peut aussi éviter la perte de votre caution si la prise en charge du sinistre revient à votre assureur.

L’indemnité versée pour réparer un immeuble endommagé doit être utilisée pour le remettre en état, conformément à l'article L121-17 du Code des assurances. La liberté d'utilisation ne s'applique pas non plus à l’assurance dommage-ouvrage.

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Les clauses spécifiques

La liberté d'affectation ne concerne généralement que l'indemnité immédiate, c'est-à-dire celle qui est versée une fois la vétusté et la franchise déduites.

La plupart des contrats comprennent en effet une clause spécifique qui exige que les travaux soient réalisés pour percevoir le remboursement de tout ou partie de la vétusté. On parle alors d'indemnisation en valeur à neuf.

À noter que l'assureur vous versera cette indemnité complémentaire que sur présentation de factures acquittées des travaux effectués (et non d'un simple devis). Si vous n'aviez pas fait les travaux, vous ne pourrez donc pas prétendre à ce remboursement complémentaire. Et si vous présentez une facture moins élevée que le devis initial, l’indemnité différée sera limitée ou supprimée.

Certains assureurs ajoutent également une clause d’utilisation de l’indemnisation. Elle va ainsi indiquer comment les fonds d'indemnisation doivent être utilisés.

Réparer soi-même avec l’indemnisation

Plutôt que de recourir à des entrepreneurs ou à des professionnels coûteux, vous pouvez aussi décider d'effectuer vos travaux vous-même, réduisant ainsi les coûts liés à la main-d'œuvre. Dans ces cas là, on parle d’auto-réparation. Pour ce type de prestation et selon l'ampleur des dégâts, l’assureur pourra vous proposer une indemnisation de gré en gré qui sera moins élevée qu'une indemnité classique puisqu'elle ne comprendra notamment pas de prise en charge de la main-d'œuvre ou de forfait déplacement.

Attention à bien respecter les normes en vigueur. Toute réparation entreprise doit être en stricte conformité avec les réglementations et les normes de sécurité applicables pour garantir l'intégrité et la sécurité de votre logement.

Opter pour des réparations personnelles peut entraîner des complications en cas de nouveaux sinistres. Les experts pourraient soulever des problèmes de non-conformité ou de malfaçon dans les réparations effectuées. En conséquence, vous pourriez ne pas être indemnisé ou voir votre indemnité réduite en cas de récidive du problème.

Cet article a été confectionné avec beaucoup de soin et d’attention par nos experts afin de vous offrir un éclairage sur le monde de l’assurance. Néanmoins, celui-ci n’a pas vocation à se soustraire aux conseils de professionnels juridiques et immobiliers.

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