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Par Luko
Trêve hivernale 2023 : quand reprendront les expulsions ?
Chaque année, la trêve hivernale met en pause les expulsions de locataires du début de l’hiver jusqu’au début du printemps. Pendant cette période donc, impossible d’expulser de force un locataire qui ne paie pas son loyer ! En revanche, dès la fin de la trêve, les procédures d’expulsion peuvent reprendre.
La trêve hivernale a été instaurée pour la première fois en 1956, dans le but de protéger les locataires des conditions hivernales. Ainsi, il est expressément interdit d’expulser un locataire entre le 1er novembre et le 31 mars de l’année suivante, même s’il ne règle plus son loyer, qu’il cause un trouble anormal au voisinage ou en cas de défaut d’assurance habitation par exemple.
Du fait de la pandémie de Covid-19, les trêves hivernales de 2020 et 2021 avaient été prolongées de plusieurs mois.
Cette année, pas de prolongation : la fin de la trêve hivernale 2023 sera bien effective au 31 mars. Dès le 1er avril 2023, les expulsions suspendues pendant ces 5 derniers mois pourront donc reprendre.
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Le principe de la trêve hivernale concerne normalement tous les locataires, mais il existe tout de même quelques exceptions et certains cas de figure pour lesquels elle ne s’applique pas.
Les squatteurs occupant un logement après y être entrés illégalement ne sont pas couverts par la trêve hivernale. Le propriétaire du bien squatté doit impérativement porter plainte et demander leur expulsion, peu importe la période de l’année.
Suite à la loi ASAP du 7 décembre 2020, les démarches ont été simplifiées et l’expulsion peut être prononcée directement par un juge ou par le préfet, et le propriétaire peut se faire accompagner dans ses démarches par un commissaire de justice.
Si les squatteurs occupent un terrain ou un garage, techniquement la trêve hivernale s’applique. Toutefois, le juge est en droit de raccourcir ou de supprimer la trêve en prononçant leur expulsion.
La trêve hivernale ne s’applique pas aux locataires dans les situations suivantes :
En dehors de ces cas de figure précis, il est interdit d’expulser un locataire entre le 1er novembre et le 31 mars, même si une procédure est en cours.
S’il n’est pas possible d’expulser concrètement un locataire pendant la période de la trêve hivernale, il reste toutefois possible d’agir pour récupérer les loyers impayés ou obtenir un jugement d’expulsion qui s’appliquera à la fin de la trêve.
Avant d’engager une action en justice dans le but d’expulser un locataire, il est primordial de respecter une procédure précise. Le propriétaire bailleur doit en premier se rapprocher de son locataire et tenter de trouver une solution à l’amiable.
Il est recommandé par exemple de proposer un échéancier pour permettre au locataire de retomber sur ses pieds tout en réglant sa dette. La majorité des locataires sont de bonne foi, mais des imprévus arrivent !
Envoyez une relance par email ou SMS à votre locataire, puis un courrier en lettre recommandée indiquant la résiliation du bail par le propriétaire. Généralement, ces rappels suffisent à régulariser la situation. Si ce n’est pas le cas, il sera alors possible de porter l’affaire devant un tribunal.
En parallèle, il est possible de faire appel au garant du locataire, à son assurance loyer impayé ou encore à la garantie Visale pour être remboursé des loyers en retard.
Pendant la trêve hivernale, il est tout à fait possible de commencer les démarches dans le but d’obtenir un jugement d’expulsion. Après un certain nombre de loyers impayés et de relances restées sans réponse, le propriétaire bailleur peut monter un dossier et saisir le juge du fond du tribunal judiciaire.
En cas de procédure d’urgence, il faudra saisir le juge en référé.
Dès que le jugement d’expulsion est prononcé, il doit être communiqué au locataire par voie d'un commissaire de justice grâce à un commandement de quitter les lieux. L’expulsion sera alors effective dès la fin de la trêve hivernale si le locataire ne demande pas délai supplémentaire au juge.
La trêve hivernale a été mise en place pour protéger les locataires, même en cas de loyers impayés. Un propriétaire ne peut donc en aucun cas mettre un locataire dehors pendant cette période !
Par ailleurs, une expulsion forcée doit obligatoirement être faite par les forces de l’ordre. Un propriétaire expulsant lui-même un locataire — pendant la trêve hivernale ou non — s’expose à de lourdes sanctions : jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende.
Sachez que l’expulsion d’un locataire est strictement encadrée : seuls 12 motifs d’expulsion sont reconnus valables par la justice.
L’électricité, le gaz ou l’alimentation en eau d’un locataire qui ne paie pas ses factures ne peuvent pas être coupés pendant la trêve hivernale. Les coupures d’énergie pour factures impayées sont en effet également suspendues du 1er novembre au 31 mars chaque année.
Toutefois, la puissance du compteur électrique peut être réduite par le fournisseur en énergie s’il le décide.
Pendant la trêve hivernale, un propriétaire bailleur ne peut pas procéder à la coupure de l’électricité, du gaz et de l’eau de son locataire. S’il ne respectait pas cette règle, le locataire serait en droit de porter plainte contre lui.
Si le juge a ordonné l’expulsion du locataire, la procédure pourra reprendre à la fin de la trêve hivernale, soit dès le 1er avril. Attention toutefois, car la procédure d’expulsion d’un locataire est très précise et doit être respectée pour faire les choses dans les règles !
Pour rappel, seules les forces de l’ordre peuvent procéder à une expulsion forcée. Si, à la date fixée par le commandement de quitter les lieux, le locataire est encore présent dans le logement et refuse de partir, le propriétaire pourra demander le recours à la force publique auprès du préfet, par l’intermédiaire d’un commissaire de justice.
Dès la fin de la trêve hivernale, les coupures d’électricité, de gaz ou d’eau peuvent reprendre. Si le locataire n’a pas réglé ses dettes au 1er avril, alors les fournisseurs seront en droit de couper l’alimentation du logement et de résilier les contrats.
Une solution à l’amiable peut être envisagée au préalable en contactant le médiateur du fournisseur, comme l’établissement d’un échéancier par exemple.
Attention, les montants dus devront toujours être remboursés, même si le fournisseur résilie de lui-même le contrat !
Voir aussi :
La trêve hivernale est une période allant du 1er novembre au 31 mars où les expulsions des logements sont interdites. Instaurée en 1956 à l'initiative de l'Abbé Pierre après le rude hiver de 1954, elle permet de garder à l'abri des populations souvent défavorisées ne parvenant plus à payer leur loyer. Cette trêve bloque ainsi toute poursuite et contrainte contre un occupant en situation d'impayé de loyer.
Les squatteurs n'entrent pas dans la protection de la trêve hivernale du fait de l'occupation illégale d'un logement. Leur expulsion doit être prononcée par un juge ou un préfet et l'évacuation se fait généralement par le propriétaire aidé des forces de l'ordre pour faire appliquer le jugement.
Dans le cas d'un relogement trouvé par le locataire expulsable, la trêve hivernale peut ne pas s'appliquer puisque qu'il a la possibilité de quitter le logement dont il ne règle plus le loyer. D'autres cas s'appliquent comme les violences conjugales, l'arrêté de péril, le divorce avec non conciliation ou l'occupation d'un logement étudiant après la fin des études.
La trêve hivernale ne stoppe pas la procédure contre un locataire. Les sommes dues peuvent toujours faire l'objet de relances et de jugement à l'encontre de l'occupant. Seule l'expulsion du logement n'est pas possible entre le 1er novembre et le 31 mars de l'année suivante.
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