
La loi Carrez non applicable aux maisons individuelles
La loi Carrez n’est applicable qu’aux maisons en copropriété horizontale, mais pas aux maisons individuelles.

Par Luko
Est-il possible d'habiter sur un terrain non constructible et le raccorder aux réseaux publics ?
Avant de pouvoir faire construire votre maison, le choix du terrain n'est pas un élément à négliger. Après plusieurs mois de recherches, vous avez enfin trouvé le terrain de vos rêves mais il se trouve être non constructible ? Est-ce que cela vaut le coup de l'acheter et pouvez-vous quand même y habiter ? On vous explique tout en détail !
Défini par les critères du Code de l’urbanisme, le terrain ne sera constructible que si la structure du sol est compatible avec des travaux de grande ampleur. En France, certains terrains ne sont donc pas constructibles.
Comme son nom l'indique, ce terrain ne peut donc pas être aménagé par une nouvelle construction.
Si ce n'est pas le cas, notez toutefois que cela ne veut pas dire que rien ne peut être construit à cet endroit. En effet, certaines exceptions sont possibles, notamment pour construire un logement "en dur" ou y installer une construction temporaire.
Le terrain dit non constructible est déterminé par les autorités locales (les mairies notamment), mais également fixé dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU).
Avant d'acquérir votre terrain, il est donc indispensable de vérifier que le terrain est bien constructible en fonction de votre projet ! Pour cela, consultez le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de votre commune ou bien le Plan d’Occupation des Sols (POS).
Un terrain peut être classé comme non constructible pour de nombreuses raisons, tels que :
Pour un terrain non constructible, c'est la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) qui s'appliquera selon l'article 1393 du code des Impôts.
Sinon, c'est la même fiscalité que pour un terrain à bâtir qui s'applique, c'est-à-dire :
Une exonération permanente peut être mise en place s'il s'agit d'un terrain non constructible situé sur une propriété, une voie publique, une rivière ou encore un fleuve navigable. Dans le cas d’un terrain agricole, seulement les parts régionales et départementales pourront être exonérées.
Le PLU : propre à chaque collectivité, le PLU (Plan Local d’Urbanisme) prévoit si la parcelle de chaque terrain est constructible ou non. C'est également le PLU qui fixe les règles applicables en terme d'apparence des habitations et d'occupation des sols.
Il ne faut pas confondre un terrain non constructible et un terrain non viabilisé. En effet, le terrain non viabilisé est, quant à lui, en théorie constructible mais n'est pas encore raccordée aux différents réseaux publics (eau potable, assainissement ou encore électricité, gaz, etc). Il suffira donc de raccorder la parcelle aux différents réseaux nécessaires pour pouvoir y construire son logement.
Pour tout savoir sur le terrain non viabilisé, rendez-vous dans notre article dédié : les règles de construction du terrain non viabilisé.
Vous souhaitez recevoir nos conseils et bons plans ?
Inscrivez vous à notre newsletter pour recevoir le meilleur de Luko dans votre boîte mail.
Vous l'aurez donc compris, un terrain classé non constructible ne peut être aménagé sauf pour 3 cas particuliers :
Selon les situations et la zone géographique dans laquelle se situe le terrain, voici donc ce que l'on peut faire et ne pas faire :
Si le terrain en question est situé en zone agricole, il est ainsi considéré comme "protégée du fait de son potentiel biologique, économique ou agronomique."
Dans certains cas, vous pouvez quand même y habiter. En effet, vous pouvez tout à fait y installer par exemple :
Si vous avez le statut d'agriculteur, vous pouvez également demander un permis de construire exceptionnel pour des constructions dites nécessaires à une exploitation agricole, telle qu' :
Sans preuve de votre statut particulier d'agriculteur, les autorités publiques pourront refuser le permis de construire au moment de sa demande ou bien, exiger la démolition de ce qui a déjà été construit auparavant.
Définies par les articles L 123.1.5 et R 123.8 du Code l’urbanisme, les zones naturelles et forestières (dites zones N) sont protégées pour :
Dans ces cas-là, aucune construction n'est autorisée, que celle-ci soit permanente, temporaire ou mobile !
Certaines zones, définies dans le Plan Local d’Urbanisme, sont réservées aux habitations mobiles, légères et démontables malgré la classification du terrain en non constructible. Yourte, Tiny House, roulotte, etc, rentrent ainsi dans cette catégorie.
Pour s'installer en zones "pastilles", quelques critères doivent être respectés :
À défaut du bon respect de la réglementation, l'habitation mobile sur un terrain non constructible pourra être immobilisée jusqu'à 3 mois !
En France, aucune loi ne vous oblige à assurer un terrain non constructible, puisqu'il est considéré comme un terrain nu. Notez toutefois qu'une assurance responsabilité civile pour terrain nu ou non bâti est fortement recommandée.
En effet, l’article 1242 du code civil prévoit toutefois qu' : "on est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde".
Concrètement ? Vous serez ainsi tenu responsable si quelqu'un ou un animal se blesse et subit des dommages sur votre terrain. Vous serez également responsable en cas de chute d'arbre sur un bâtiment situé sur la parcelle d'à côté par exemple.
SI vous n’êtes pas assuré, vous devrez donc rembourser les dégâts matériels et corporels causés aux tiers. Cela peut très vite chiffrer !
Même si les risques d'un accident sont plus faibles, le coût d'une responsabilité civile pour terrain nu ou non bâti n'est pas très élevé. Il vaut donc mieux la souscrire par précaution.
Excepté si le terrain est situé dans une zone à risques naturels, le propriétaire ou futur acquéreur peut présenter une requête de modification du Plan Local d’Urbanisme.
Pour rendre un terrain constructible, la démarche la plus simple est de faire une demande de modification ou de révision du PLU au maire de la commune où se trouve le terrain en lui envoyant un courrier écrit avec accusé de réception.
Certaines communes n'ont pas encore de PLU. Dans ce cas-là, pas de panique ! Il faudra s'adresser au préfet à la place et effectuer la même requête.
Pour que cette requête soit recevable, vous devrez prouver en amont que la construction ne nuit pas aux projets de développement de la commune et qu’elle ne comporte aucun risque pour l’environnement.
Argumentez bien car la mairie va ensuite mener une enquête publique et consulter les organismes concernés (DDE, chambre de l'agriculture, protection de l'environnement, etc) avant de délibérer avec les membres du conseil municipal.
Notez que les demandes sont étudiées au cas par cas. Un projet peut ainsi être accepté et un autre non.
Votre demande de modification n’est pas viable juridiquement car elle va à l'encontre des orientations définies dans le Plan d'Aménagement et de Développement Durables ? Bonne nouvelle, il est possible de solliciter une révision dans le cadre de l’article L 123-13 du code d’urbanisme.
Comme pour la demande de modification, cette requête doit être très bien argumentée. Vous devrez ainsi justifier du respect des normes environnementales du projet, de l’absence d’empiétement sur une zone naturelle, etc.
En fonction de la stratégie urbaine prévue par la commune et du schéma de cohérence territoriale, votre demande sera ainsi validée ou refusée. Dans tous les cas, cela peut prendre du temps. En effet, les élus locaux ne peuvent prendre la décision seuls. Ils doivent ainsi mener une enquête et en référer au Code de l’urbanisme et aux services de l'État concernés.
Chaque commune a ses propres barèmes. Les coûts peuvent ainsi varier du simple au double selon le nombre d'habitants.
Dans la majorité des cas, vous pouvez toutefois prévoir un coût moyen compris :
En vue de la nature du terrain, vous vous doutez bien que le terrain non constructible coûte souvent bien moins cher au m² qu'un terrain classique.
En moyenne, un terrain non constructible coûte 20 fois moins cher qu'un terrain constructible ! La différence n'est donc pas à négliger ! En effet, cela signifie que le coût d’un m² de terrain non constructible peut être à moins d'1 € !
Généralement, la majorité des terrains non constructibles valent en fait entre 0,50 et 10 euros du m².
Dans tous les cas, son coût va varier en fonction de :
Dans certaines situations, l'achat d'un terrain non constructible pourra donc vous permettre de réaliser de belles opérations financières en misant sur la possibilité de rendre constructible le terrain par la suite. Attention toutefois à ne pas vous précipiter !
Si vous achetez ce type de terrain en espérant le rendre constructible par la suite, gardez bien en tête que la procédure est généralement longue et complexe. De plus, vous n'avez aucune garantie sur la possibilité concrète de le rendre constructible à la fin de vos démarches !
Voir aussi :
Articles liés
La loi Carrez non applicable aux maisons individuelles
La loi Carrez n’est applicable qu’aux maisons en copropriété horizontale, mais pas aux maisons individuelles.
Par Luko
Terrain non viabilisé : les règles de construction
Comment construire sur un terrain non viabilisé et le raccorder aux réseaux publics ?
Par Luko
Loi Carrez : définition et règles de calcul
Découvrez toutes les clés pour calculer la loi Carrez (surface privative) de votre logement !
Par Luko
Est-il possible de construire sa maison dans une zone inondable ?
Pour construire en zone inondable, il convient de respecter un certain nombre de règles permettant l’obtention du permis de construire. Suivez le guide !
Par Luko
Les sites et applications pour trouver un logement
On sait, c'est souvent compliqué de se retrouver un petit nid douillet pour emménager !
Par Luko
Comprendre l’achat en VEFA
Toutes les clés pour comprendre les avantages et les garanties de l’achat en VEFA.
Par Luko
Comment rendre un terrain constructible ?