L'assurance PNO pour les propriétaires d'immeuble
Touts savoir sur vos obligations, les risques en cas de défaut d'assurance et la meilleure façon d'assurer votre immeuble.
Par Luko
Les différents motifs pouvant conduire à la résiliation du bail de location
Si un locataire manque à ses obligations locatives et outrepasse ses droits, le bailleur est en droit de mettre fin à leur relation en entamant une procédure d’expulsion. Cette procédure souvent longue et onéreuse doit être justifiée par des motifs légitimes. Très encadrée par la loi, l’expulsion d’un locataire nécessite dans la majorité des cas de recourir à la justice, seule habilitée à rendre une décision. Pour vous aider à y voir clair, nous avons recensé pour vous les 12 motifs pouvant conduire à l’expulsion d’un locataire.
Le lancement d’une procédure d’expulsion d’un locataire par le propriétaire doit être justifié par un motif recevable et sérieux. Seul le juge est habilité à prononcer la résiliation du bail. Cette procédure doit d’ailleurs être justifiée par un manquement avéré des obligations contractuelles du locataire.
Le bailleur n’est pas autorisé à procéder lui-même à l’expulsion de ses locataires. En cas de non-respect de cette obligation, il encourt une sanction pouvant aller jusqu’à 30 000 € d’amende et 3 ans de prison (article 226-4-2 du code pénal).
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La clause résolutoire insérée dans le contrat de location a pour objectif de protéger le bailleur en cas de manquement de la part du locataire tel que :
Ces 4 motifs sont les seuls qui permettent de mettre fin légalement et unilatéralement à un contrat de location via la clause résolutoire (article 24 de la loi du 6 juillet 1989). Si vous souhaitez résilier le bail pour un autre motif, il vous faudra alors saisir la justice.
De la même façon, si la clause résolutoire ne figure pas dans le bail de location, il est nécessaire de passer par une résiliation judiciaire en respectant la procédure suivante :
Selon l’article 7a) de la loi du 6 juillet 1989, le locataire a l’obligation de payer son loyer et ses charges aux dates convenues. Lorsqu’il ne le fait pas, le bailleur est en droit :
Dans un cas comme dans l’autre, la résiliation du bail par le propriétaire bailleur passe par des étapes bien définies. Le bailleur doit au préalable faire parvenir par voie de commissaire de justice un commandement de payer sous 2 mois au locataire. Si cette demande n’est pas suivie d’effet, le bailleur peut alors :
Signalons cependant qu’en application de la loi ALUR, le juge peut accorder un délai de paiement pouvant aller jusqu’à 36 mois en cas de difficulté financière du locataire.
L’arrêt du 10 octobre 2019 de la Cour de cassation précise que la gravité de la situation doit être globalement évaluée et pleinement justifiée pour entraîner la résiliation du bail.
En vertu de l’article 7g) de la loi du 6 juillet 1989, les locataires d’un bien meublé ou non meublé ont l’obligation de s’assurer contre les risques locatifs. Ils doivent d’ailleurs fournir chaque année à leur propriétaire une attestation d’assurance habitation.
En l’absence de présentation de celle-ci suite à une mise en demeure restée sans réponse après un délai d’un mois, le bailleur peut :
Attention, la résiliation de plein droit du contrat de location ne peut intervenir que si le locataire ne détient pas d’assurance habitation. La non présentation de l’attestation d’assurance n’est donc pas un motif suffisant au regard de la loi.
Si votre demande de congé est légitime et a été adressée dans les formes, le locataire n’est plus autorisé à rester dans les lieux après l’expiration du préavis de 6 mois. Après avoir fait constater son occupation illicite par commissaire de justice (huissier), il faudra alors saisir le tribunal d’instance afin d’obtenir son expulsion.
Un congé pour vente associée à une lettre de résiliation de bail pour vente envoyée par le propriétaire permet au bailleur de donner congé au locataire en respectant la loi.
L’article 7b) de la loi du 6 juillet 1989 stipule que le locataire a l’obligation “d'user paisiblement des locaux loués suivant la destination qui leur a été donnée par le contrat de location”. Il convient donc d’être particulièrement vigilant si vous résidez au sein d’une copropriété.
Les manquements à cette obligation incluent notamment :
Pour qu’un trouble du voisinage conduise à une résiliation du bail, celui-ci doit être considéré comme continu, permanent et répétitif :
Attention, une gêne occasionnelle comme une fête n’est pas considérée comme un motif recevable (Cf. Cour d’appel de Metz, 3 février 2015, n° 13/02489.)
Conformément à l’article 7c) de la loi du 6 juillet 1989, le locataire est responsable de l’entretien courant du logement ainsi que de toutes dégradations survenant pendant la durée du bail.
Un locataire peut donc être expulsé en raison de détériorations importantes ou d’une absence d’entretien du logement (Cf. Cour d’appel de Limoges, 30 janvier 2015 n°14/00207).
Une négligence du locataire à l’origine d’une dégradation du bien comme un dégât des eaux non pris en charge peut également être à l’origine d’une résiliation du bail (Cf. Cour d’appel de Paris, 11 juin 2015 n°13/16517).
En application de l’article 7f) de la loi du 6 juillet 1989, le locataire n’est pas autorisé à transformer le logement ou ses équipements sans avoir obtenu l’accord préalable du propriétaire.
Par conséquent, le bailleur est en droit de demander au locataire de remettre le logement en état si celui-ci constate que des travaux ont été réalisés sans son autorisation.
Au-delà de la remise en état initial du bien, une résiliation judiciaire du bail peut être accordée pour non-respect des obligations locatives (Cf. Cour de cassation, 31 octobre 2006 n°05-10553).
Les travaux d’aménagement visant à améliorer l’esthétique ou le confort des lieux ne constituent pas une transformation du bien donné en location (article 6d) de la loi du 6 juillet 1989). Ainsi, le locataire n’a nullement besoin de demander une autorisation au propriétaire pour remplacer par exemple des revêtements muraux (Cf. Cour de cassation, 22 mars 2005, n°04-10.467).
Un locataire n’est pas autorisé à sous-louer son logement sans avoir obtenu l’autorisation écrite de son bailleur (article 8 de la loi 89-462 du 6 juillet 1989).
En cas de manquement à cette obligation légale, le locataire prend le risque de voir son contrat de location résilié à ses torts exclusifs (Cf. Cour d’appel de Paris, 21 juin 2011 n°06/14542).
En outre, le bailleur peut également exiger du locataire le remboursement des loyers perçus dans le cadre de la sous-location illicite (Cf. Cour d’appel de Paris, 12 septembre 2019 n°18-20727).
Outre ses obligations locatives, le locataire qui réside au sein d’une copropriété doit veiller à respecter le règlement intérieur ou le règlement de copropriété de l’immeuble.
Si le locataire occasionne des nuisances au sein de la copropriété, le copropriétaire bailleur est alors tenu responsable de ses agissements. Il lui incombe donc de réagir soit :
Dans les deux cas, le propriétaire devra apporter des preuves tangibles du non-respect du règlement de copropriété.
Un bien donné en location à usage d’habitation ne peut pas être utilisé comme local commercial ou professionnel. Par conséquent, un bailleur est tout à fait en droit de résilier le bail d’un locataire qui ne respecte pas la destination prévue sur le contrat de location (Cass. 3e civ., 2 juill. 2014, n° 13-18.731).
Un locataire peut néanmoins domicilier le siège de son entreprise à cette adresse pendant deux ans suite à sa création après avoir averti son bailleur (loi n°84-1149 du 21 décembre 1984 relative à la domiciliation des entreprises).
Concernant un local à usage mixte, le locataire est libre de l’utiliser aussi bien à des fins d’habitation que professionnelles sans restrictions durant toute la durée du bail. Toutefois, si celui-ci est utilisé uniquement dans un but professionnel, il ne pourra être renouvelé à l’échéance.
La résiliation du bail pour non-respect de la destination du logement ne pourra être effective qu’après constatation par un commissaire de justice d’un défaut de conformité (exemple : transformation du logement pour les besoins de l’activité).
Il arrive parfois qu’un locataire communique de fausses informations à un bailleur pour obtenir un logement. Cela passe généralement par la falsification de documents dans le but de dissimuler son identité, sa situation personnelle ou professionnelle.
Dans cette configuration le bailleur peut exiger la nullité du contrat ainsi que l’expulsion du locataire en s’appuyant sur l’article 1137 du Code civil. C’est le cas notamment lorsqu’un locataire fournit par exemple un faux bulletin de salaire pour cacher au bailleur la réalité de sa situation financière (Cour d’appel de Paris, 15 septembre 2016 n°15/11660).
La cession d’un bail consiste à transmettre à une autre personne le bénéfice d’un contrat de location. Bien que légale, cette opération ne peut être réalisée qu’avec le consentement écrit du bailleur (article 8 de la loi du 6 juillet 1989).
Cela signifie qu’une cession de bail sans accord écrit du bailleur est considérée comme nulle et non avenue. De fait, un locataire qui cède son logement sans autorisation reste quoi qu’il arrive le seul et unique contractant. Cela implique que le nouveau locataire qui occupe le logement de façon illicite devra quitter immédiatement les lieux.
Le bailleur peut également assigner le locataire pour demander une résiliation du bail et/ou obtenir la réparation du préjudice commis.
Dans le cas où un propriétaire découvre que son locataire utilise le logement loué ou les parties communes pour exercer une activité illégale (trafic de stupéfiants, prostitution, etc.), il a tout intérêt à intenter une action en justice pour demander la résiliation du bail dans les meilleurs délais. Pour cela, il peut s’appuyer sur l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989 qui précise que le non-respect de la jouissance paisible des lieux représente un manquement à ses obligations locatives.
La jurisprudence a d’ailleurs statué plusieurs fois en ce sens pour des faits de prostitution (Cour d’appel d’Aix-en-Provence, 19 nov. 2009, n°08/17336) ou trafics de stupéfiants (Cour d’appel de Paris, 31 janvier 2020, n° 17/16861 et Cour d’appel de Paris, 16 mars 2017, n° 15 18793).
D’ailleurs, un propriétaire qui aurait connaissance de l’usage illicite du logement et ne prendrait pas les mesures nécessaires pour mettre fin à cette activité risquerait de voir sa responsabilité engagée.
La résiliation du contrat de location pour activité illicite ne concerne pas seulement le titulaire du bail mais tout occupant du logement pouvant être mis en cause.
La procédure d’expulsion n’est pas la même en fonction de la présence ou non de la clause résolutoire dans le bail de location.
Après avoir obtenu une décision de justice prononçant l’expulsion du locataire, il s’agit ensuite de la faire exécuter selon le déroulé suivant :
Voir aussi :
Un locataire peut être expulsé pour diverses raisons, parmi lesquelles : le non-paiement du loyer, le non-respect des conditions du bail comme le défaut d'assurance habitation, la réalisation d'activités illégales sur la propriété, et le trouble de jouissance.
Suite à un commandement de quitter les lieux, le locataire à un délai légal de deux mois pour libérer le logement. Par ailleurs, il dispose d'un mois supplémentaire pour contester cette décision en faisant appel du jugement.
Pendant la "trêve hivernale", aucun locataire ne peut être expulsé de son logement. Cette période s'étend chaque année du 1er novembre au 31 mars inclus."
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