Repérer une invasion de termites est très compliqué, et ces insectes amateurs de bois peuvent faire de gros dégâts dans une maison car ils s’attaquent aux charpentes, aux poutres et même aux meubles. Voici un guide complet pour détecter la présence de termites chez soi et s’en débarrasser, ainsi que les différents recours à votre disposition si vous trouvez des termites chez vous après l’achat de votre logement.
Les zones à risque
On estime que les termites sont apparues en France aux alentours du XVème siècle, certainement transportées par des bateaux marchands. Auparavant uniquement localisées dans le sud du pays, et particulièrement dans les zones bordant la Méditerranée, les termites sont aujourd’hui présentes sur tout le territoire français.
Certains départements sont gravement infestés, comme la Vendée, les Landes, l’Île-de-France ou encore les Bouches-du-Rhône, la Corse et la Guyane. Au total, une cinquantaine de départements sont reconnus comme étant infestés par les termites, et font l’objet d’un arrêté préfectoral. Une carte de l'Observatoire national des termites est disponible en ligne.
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Détecter la présence de termites dans votre maison
Contrairement aux autres insectes xylophages, les termites fuient la lumière et vivent en sous-terrain, et ne laissent quasiment aucune trace de leur présence : il est donc très difficile de détecter leur présence.
Une invasion de termites peut durer des dizaines d’années, elles peuvent donc vivre tranquillement chez vous sans que vous ne le soupçonniez.
Et malheureusement, dans une majorité des cas, on ne se rend compte de la présence de termites que bien trop tard : quand une poutre s’effondre après avoir été rongée pendant des années par exemple.
Où les trouver ?
Les termites se nourrissent principalement de bois, mais également de tissus et de papiers, et raffolent des endroits sombres et humides. S’il est très difficile de les voir à l’œil nu — surtout en pleine journée —, examinez en priorité les endroits suivants :
- La charpente de votre maison ;
- Les caves et sous-sols, surtout s’il y a des boiseries ;
- Votre jardin : les souches, branches mortes et tas de bois sont des abris providentiels pour les termites ;
- Les plinthes, parquets et chambranles en bois ;
- Les meubles en bois, surtout s’ils sont anciens.
Les signes de leur présence
Les termites sont très difficiles à repérer : elles ne laissent que très peu d’indices permettant de détecter leur présence. Par exemple, elles ne laissent pas de sciure derrière elles et ne font pas de trous dans le bois comme peuvent le faire les vrillettes, puisqu’elles mangent le bois de l’intérieur.
Voici quelques signes permettant de suspecter une invasion de termites chez vous :
- Vos boiseries sonnent creux ou sont fissurées ;
- Vos plinthes ou chambranles de portes s’enfoncent avec une simple pression. En passant l’aspirateur, vous pouvez traverser une plinthe si cette dernière a été dévorée de l’intérieur par les termites ;
- Vos encadrements de portes ou de fenêtres sont difficiles à ouvrir : les excréments des termites forment une sorte de boue qui retient l’humidité et fait gonfler le bois ;
- Vous repérez des sortes de tunnels de boue dans vos fondations : ils relient la termitière à votre logement et protègent les termites de la lumière.
Au moindre doute, il est indispensable de faire appel à une entreprise spécialisée pour confirmer ou non la présence de termites chez vous. Seul un professionnel sera capable de les détecter rapidement, et de vous conseiller quant au meilleur traitement à choisir pour vous en débarrasser.
Comment les termites entrent-elles chez nous ?
Les termites sont des insectes qui vivent en colonie, sous terre. Cela signifie donc qu’elles arriveront toujours par le sol : les caves, sous-sols, parties enterrées et rez-de-chaussée sont donc des endroits stratégiques pour détecter la présence de termites.
Elles peuvent également entrer chez vous par le biais de votre bois de chauffage : si celui-ci est stocké dans votre garage et qu’il est infesté, vous risquez de contaminer toute votre maison.
Plus globalement, toute surface en bois non traitée est un potentiel refuge pour les termites, et donc un danger pour votre maison.
Les obligations à respecter en cas de présence confirmée
Une infestation de termites n’est pas à prendre à la légère : elles peuvent non seulement occasionner de graves dommages à votre logement, mais également contaminer les habitations voisines si aucune mesure n’est prise.
Les dégâts peuvent être tels que le gouvernement a promulgué une loi : la loi termite du 8 juin 1999. Selon cette loi, dès lors que vous avez connaissance de la présence de termite sur votre terrain ou dans votre maison, vous devez impérativement en avertir votre mairie par le biais d’une déclaration envoyée en recommandé avec accusé de réception.
Dans votre déclaration, vous devrez préciser votre identité, votre adresse et joindre les preuves de la présence de termites (photos, vidéos, diagnostic d’état parasitaire provenant d’un professionnel). Cette déclaration doit obligatoirement être faite, sous peine d’une amende de 450 €.
Si vous résidez dans un département infesté, votre mairie est en droit de vous obliger à traiter régulièrement votre logement contre les termites de façon préventive. Ce traitement doit intervenir dans les 6 mois suivants l’injonction de la mairie, et vous devrez être en capacité de délivrer une attestation d’intervention d’éradication de la part d’une entreprise spécialisée. En cas de non-respect de cette injonction, vous risquez une amende de 1500 €.
Les termites sont coriaces, et un insecticide seul ne sera pas efficace, c’est pourquoi nous vous recommandons de faire appel à une entreprise spécialisée pour vous en débarrasser. Par ailleurs, veillez toujours à embaucher un professionnel agréé par le Centre Technique du Bois et de l’Ameublement.
En fonction du type de termite, de la configuration de votre maison et de l’étendue de l’invasion, différentes techniques et pièges peuvent être mis en place.
La barrière anti-termites
Il existe deux types de barrières anti-termites, qui peuvent être mises en place à titre de prévention au moment de la construction de votre maison :
- La barrière chimique: un produit chimique est infiltré dans le béton de vos fondations ainsi que sur tout le périmètre de votre terrain pour repousser les termites et empêcher une infestation, ou pour tuer les insectes déjà présents. Les produits utilisés sont réglementés, et sont sans danger pour l’Homme ou les animaux de compagnie ;
- La barrière physique: une protection en plastique traité est placée sous les fondations, empêchant ainsi les termites souterraines de passer au travers ou d’atteindre d’éventuelles fissures.
Pour protéger votre toiture, pensez également à appliquer un traitement hydrofuge sur vos tuiles.
Les appâts et pièges
Pour protéger une maison ancienne, dans laquelle il n’est plus possible d’installer de barrières physiques par exemple, il est possible de disposer des pièges sur votre terrain.
Des stations contenant des appâts empoisonnés sont disposées tout autour de votre maison à intervalles réguliers, ainsi que sur le chemin de passage des termites si des tunnels sont découverts.
Les termites ouvrières, chargées de ramener de la nourriture à la termitière, seront donc intoxiquées et contamineront progressivement l’ensemble du nid.
La pulvérisation d’insecticide
Si les deux précédentes solutions ne vous conviennent pas, ou si l’invasion est trop importante, il est toujours possible de recourir à une méthode plus classique. Un spécialiste peut venir pulvériser les zones infestées avec un insecticide puissant pour tuer les termites.
Pour une meilleure efficacité, il est parfois nécessaire de percer des trous dans le bois contaminé afin d’y injecter directement le produit et toucher les termites plus rapidement. Pas d’inquiétudes à avoir cependant, car ces trous sont rebouchés dès le traitement terminé.
Quelle indemnisation par l’assurance habitation ?
En règle générale, aucune indemnisation n’est prévue par les contrats d’assurance habitation en cas d’invasion de termites : très peu de compagnies acceptent de couvrir ce risque... sauf Luko.
Luko vous épaule face aux insectes xylophages
Si vous avez souscrit à la formule Couverture Étendue chez Luko, notre assistance anti-nuisibles s'applique à tous les insectes xylophages et prend en charge :
- L’intervention à domicile d’un professionnel spécialisé, à hauteur de 300 € pour le traitement ;
- Votre relogement d’urgence en cas d’impossibilité de dormir sur place en raison du traitement anti-termites.
Quels recours en cas de découverte de termites après l’achat ?
L’achat d’un bien immobilier est souvent le projet d’une vie, et ce projet peut être ruiné si vous découvrez que votre nouveau logement est infesté de termites après avoir signé l’acte de vente.
Heureusement, il existe certains recours pour vous couvrir et être indemnisé, car vous disposez d’un délai de deux ans pour faire valoir la garantie vices cachés.
Le rôle du diagnostic termites lors de la vente d’un logement
Lors de la vente d’un bien, le vendeur est dans l’obligation de fournir certains diagnostics à l’acheteur, afin que ce dernier ait connaissance de toutes les caractéristiques du logement. Parmi ces diagnostics se trouve le diagnostic termite : il a pour but de faire un état des lieux du logement concernant la présence ou non de termites et est valable 6 mois.
Le diagnostic termite est obligatoire si le logement se trouve dans une zone faisant l’objet d’un arrêté préfectoral. Si le logement vendu n’est pas situé dans une zone à risque, alors le vendeur n'est pas obligé de le faire réaliser.
Ce diagnostic doit être effectué par un professionnel accrédité par le COFRAC et doit être annexé à la promesse de vente ou à l’acte de vente définitif avec les autres diagnostics obligatoires :
- Le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) ;
- Le CREP (Constat de Risque d’Exposition au Plomb) ;
- L’ERP (État des Risques et Pollutions) ;
- L’état de l’installation de gaz et d’électricité si elle a plus de 15 ans.
En règle générale, le diagnostic termites fait partie d’un package avec les autres diagnostics immobiliers, ce qui vous fait bénéficier de prix plus avantageux, mais comptez en moyenne entre 100 € et 150 € pour le faire réaliser seul. Ce prix varie bien évidemment selon la surface à analyser : plus votre maison et votre terrain sont spacieux, et plus le coût sera élevé. Vous pouvez effectuer une estimation en ligne pour avoir une idée du montant de celui-ci.
En cas d’absence de diagnostic termites lors de la vente
Si le logement vendu n’est pas situé dans un département officiellement reconnu comme étant infesté, le vendeur n’est absolument pas tenu de faire réaliser un diagnostic termites pour la vente.
Si l’acheteur découvre que le logement est infesté de termites, il peut tout d’abord faire un recours à l’amiable en prévenant le notaire. Le vendeur peut alors soit reconnaitre la présence des insectes et s’engager par écrit à prendre en charge la désinsectisation du logement, soit refuser et nier sa responsabilité.
En cas de refus de conciliation du vendeur, ou si ce dernier ne répond pas, l’acheteur est en droit de faire appel à la garantie des vices cachés et de faire un recours judiciaire.
Dans le cas d’un recours judiciaire, l’acheteur doit faire constater la présence de termites par un expert, à ses frais, puis saisir le tribunal d’instance. Si le vice caché est reconnu, deux cas de figure sont possibles :
- Faire une action estimatoire, c’est-à-dire demander une baisse du prix de vente du logement pour être remboursé des dépenses engendrées par la désinsectisation ;
- Faire une action rédhibitoire, et donc annuler la vente du logement et vous faire rembourser.
Dans les deux cas, vous pouvez demander des dommages et intérêts en plus, ainsi que le remboursement de l’expert contacté pour constater la présence des termites.
Attention, pour que la garantie des vices cachés soit valable, les termites devaient être invisibles lors de la visite du logement précédant l’offre d’achat.
Si vous avez refusé de visiter la cave ou les combles alors que ces dernières étaient accessibles, ou n’avez pas fait de vérifications simples, vous ne pourrez pas accuser le vendeur de vous avoir caché la présence des termites, même si ce dernier ne vous a rien dit.
En cas de diagnostic termites positif lors de la vente
Si le diagnostic termites est positif lors de la vente, mais que l’acheteur n’y fait pas attention, il ne pourra alors pas se retourner contre le vendeur puisque ce dernier sera considéré comme étant de bonne foi.
Dans ce cas, il est possible de tenter un recours à l’amiable, mais ce dernier a peu de chance d’aboutir puisque l’acheteur était techniquement au courant de la présence de termites dans le logement avant l’achat.
En cas de diagnostic termites négatif lors de la vente
Si, au moment de la vente, le diagnostic ne fait pas mention de la présence de termites, mais que l’acheteur prouve que la maison est tout de même infestée, il peut demander réparation au vendeur en invoquant la garantie des vices cachés.
Ce dernier devra alors se retourner contre l’entreprise ou le professionnel ayant réalisé le diagnostic erroné.
En revanche, si les termites sont arrivées après la vente du bien, l’acheteur ne pourra en aucun cas se retourner contre le vendeur ni contre le diagnostiqueur. Il devra alors prendre lui-même en charge le traitement et la désinsectisation de son logement.
Le rôle de la garantie assistance juridique de l’assurance habitation
En cas de litige avec le vendeur ou avec le diagnostiqueur, et si le recours à l’amiable a échoué, vous pouvez entamer une procédure juridique. Dans ce cas, votre assureur peut vous aider à trouver de l’aide grâce à la garantie assistance juridique de votre assurance habitation.
Attention, cette garantie est facultative, elle n’est donc pas incluse automatiquement dans tous les contrats. Relisez bien vos Conditions Générales et Particulières pour connaître vos droits et votre prise en charge.
Comment éloigner les termites ?
Il existe quelques mesures préventives simples à mettre en œuvre pour éloigner les termites de votre maison :
- Entretenez régulièrement le toit et les façades de votre maison : la moindre fissure peut permettre aux termites de rentrer ;
- Attention à l’humidité : si vous possédez une climatisation ou un humidificateur d’air par exemple, prenez garde à ce qu’aucune flaque ne se forme près de vos fondations ;
- Supprimez tout le bois mort de votre terrain : les éloigner de votre maison ne suffit pas, emmenez toutes les branches, buches et souches mortes directement à la déchetterie. Attention également si vous utilisez du paillis dans votre potager, notamment s’il s’agit de bois non traité ;
- Ne stockez pas votre bois de chauffage à l’intérieur de votre maison ou à proximité directe et essayez de le ranger en hauteur autant que possible. Acheter votre bois auprès d’un professionnel est également une solution pour éviter les termites.
Attention, si vous habitez dans un département infesté, ces mesures ne seront peut-être pas suffisantes. Restez attentif et examinez régulièrement vos boiseries. Au moindre doute, faites appel à un désinsectiseur professionnel.
Voir aussi :
Comment s’en débarrasser ?